Trois fois la colère – Laurine ROUX

Plus qu’un roman, c’est un règlement de comptes à plusieurs générations d’intervalle qu’a composé Laurine ROUX avec Trois fois la colère, fresque médiévale confrontant des personnages marquants – un seigneur meurtrier et dominateur, des triplés abandonnés qui prendront leur revanche – avec la nature, témoin involontaire de cette tragédie.

Plantée dans un Moyen-Age violent et profondément inégalitaire, l’intrigue de ce roman historique démarre un coup d’épée mortel, celui d’une jeune fille qui fait passer son grand-père de vie à trépas. Puisqu’on en connaît déjà l’issue, tout l’intérêt de ce nouveau roman de Laurine ROUX consistera à comprendre ce qui a mené à cette tragédie qui prend racine plusieurs générations en arrière, entre des triplés séparés à la naissance et reconnaissables à la même marque portée autour du coup, un homme innocent mené au bûcher pour un crime qu’il n’a pas commis, une veuve réfugiée en forêt et harcelée par le seigneur meurtrier et tout puissant. Un drame médiéval aux connotations bien actuelles, évoquant sans détour la domination masculine, l’injustice sociale, le besoin de réparation des victimes.

Éditions du Sonneur. 244 pages. 20 euros.

La cabane dans les arbres – Vera BUCK

Si vous êtes tenté(e) par une découverte de la Suède, ne lisez pas ce roman : l’intrigue déroulée par Vera BUCK dans ce thriller psychologique, avec sa forêt oppressante, ses ombres et ses secrets et ses protagonistes visiblement dépassés, risque fort de vous marquer bien après les dernières pages.

Une maison isolée au cœur de la forêt suédoise, une sensation d’oppression permanente : le décor de ce qui ne devait être qu’un simple séjour de vacances pour Henrik, Nora et leur fils Fynn est planté dès les premières pages. L’angoisse monte ensuite de plusieurs crans avec la disparition de Fynn, la découverte d’un squelette d’enfant déterré dans les environs et d’une cabane sinistre perchée en haut d’un frêne et visiblement toujours habitée. C’est malsain et captivant, captivant et addictif, le genre de thriller qui laisse des traces…

Éditions Gallmeister. 453 pages. 24,90 euros.

Morning Star – Craig JOHNSON

Un polar en communauté cheyenne pourrait résumer ce dernier roman de Craig JOHNSON. Il est bien plus que ça : une enquête haletante, poisseuse, engagée contre la violence invisible infligée à des jeunes Indiennes et à toute leur communauté.

Des jeunes Indiennes qui disparaissent, une jeune fille menacée de mort sur les réseaux sociaux, une enquête prudente mais tenace au sein de la communauté cheyenne : les ingrédients de ce polar, pimenté par le style de Craig JOHNSON qui vous happe dès les premières pages, composent la recette d’un livre entremêlant engagement social, culture communautaire et violence de la société américaine. Vous ne voudrez plus le lâcher

Éditions Gallmeister. 420 pages. 24,90 euros.

En nous – Liza KERIVEL

A partir du titre de ce livre, En nous, Liza KERIVEL et Cécile BASECQ égrènent une collection de phrases simples illustrées avec douceur. Une source de poésie et de réflexion pour le quotidien.

Un livre conseillé aux lecteurs de 5 à 105 ans, c’est assez rare pour attirer l’attention. En quelques dizaines de pages empreintes de poésie, En nous, le titre de cet ouvrage désarmant de simplicité et de poésie, se décline en phrases simples enrichies par des dessins évocateurs. Quelques exemples ? « En nous reste ouverte chaque porte que nous avons tenue à quelqu’un. » ; « En nous grondent les rêves des enfants qui s’éloignent. » ; « En nous soufflent un peu trop fort les absents. » ; « En nous sommeillent profondes des douleurs à dormir debout. » Ma préférée : « En nous reposent des visages inconnus. »

Éditions LGE. 63 pages. 14 euros.