L’incident d’Helsinki – Anna PINTONIAK

Consacré « meilleur polar de l’année » par le Washington Post et le Times, le dernier thriller géopolitique d’Anna PINTONIAK dépoussière le genre : ici, le personnage central est une espionne de la CIA qui en remontre aux hommes.

A priori, ce polar a tout d’un classique : des espions en ambuscade, des rivalités entre services secrets américains et russes et même entre services secrets russes concurrents, des documents confidentiels et quelques meurtres… Ce qui renouvelle le genre, c’est la place donnée au personnage principal, une agente de la CIA, qui très vite dame le pion de ces messieurs. Original, donc, mais aussi bien construit et haletant, L’incident d’Helsinki se lit d’une traite, servi par un style nerveux et des dialogues souvent savoureux.

Éditions Série noire Gallimard. 424 pages. 21 euros.

Les Saules – Mathilde BEAUSSAULT

Un événement extraordinaire, le meurtre d’une jeune villageoise, a toujours un impact démesuré dans les petites communautés, refermées sur elles-mêmes : plus qu’un révélateur, c’est un détonateur qui atomise les petits secrets qu’on croyait bien gardés.

Huis-clos à ciel ouvert dans un village breton déchiré en deux, où s’observent ceux d’en haut et ceux d’en bas, sans se côtoyer. Au bas du village, une rivière dans laquelle on découvre un jour, sous les saules pleureurs, le corps de Marie, la fille du pharmacien. Margueritte, jeune fille quasi mutique, sale, laissée à la dérive par ses parents et amie occasionnelle de la disparue, observe avec détachement la fébrilité de toute la communauté du village, soucieuse de découvrir rapidement le meurtrier sans rien livrer de ses secrets. Un roman plus noir que policier qui envoûte et révèle les âmes sales autant que les misères humaines.

Éditions Seuil. 272 pages. 19,90 euros. Grand Prix de la littérature policière 2025.

Gangnam – Ian MANOOK

Comme beaucoup d’écrivains-voyageurs, Ian Manook sait s’immerger dans des mondes éloignés que son travail documentaire sans faille met à la portée des lecteurs. Gangnam,  plongée hyper-réaliste dans l’univers mafieux sud-coréen, n’échappe pas à la règle.

La Corée, ses matins calmes, ses mangas, sa K-pop, ses kidnappings… Quand Madeleine Verneuil, passionnée de culture coréenne, débarque à Séoul avec son mari Marc pour assouvir cette passion, elle est mystérieusement enlevée et le séjour du couple vire au cauchemar. Ex-policier mafieux, Lee Min-ho, surnommé Gangnam, se retrouve vite sollicité pour retrouver la touriste disparue et, demandant l’aide d’un dragon de la mafia historique, va déclencher une guerre des gangs. Un « thriller ethnique » à la sauce Manook, bien relevée, drôle, violent souvent, poétique aussi. Vous allez déguster…

Éditions Flammarion. 479 pages. 22,50 euros.

La cabane dans les arbres – Vera BUCK

Si vous êtes tenté(e) par une découverte de la Suède, ne lisez pas ce roman : l’intrigue déroulée par Vera BUCK dans ce thriller psychologique, avec sa forêt oppressante, ses ombres et ses secrets et ses protagonistes visiblement dépassés, risque fort de vous marquer bien après les dernières pages.

Une maison isolée au cœur de la forêt suédoise, une sensation d’oppression permanente : le décor de ce qui ne devait être qu’un simple séjour de vacances pour Henrik, Nora et leur fils Fynn est planté dès les premières pages. L’angoisse monte ensuite de plusieurs crans avec la disparition de Fynn, la découverte d’un squelette d’enfant déterré dans les environs et d’une cabane sinistre perchée en haut d’un frêne et visiblement toujours habitée. C’est malsain et captivant, captivant et addictif, le genre de thriller qui laisse des traces…

Éditions Gallmeister. 453 pages. 24,90 euros.